Une ligne directrice commune pour le futur des remontées mécaniques du Pays-d’Enhaut

Communiqué de presse
Château-d’Oex, le 14 juin 2017

Les autorités municipales de Château-d’Oex, Rougemont et Rossinière et l’organisme régional de développement du Pays-d’Enhaut ont élaboré une orientation directrice commune concernant le futur des remontées mécaniques du Pays-d’Enhaut. Celle-ci confirme la nécessité de faire des choix pour adapter la structure de l’offre à l’évolution de la demande comme à la capacité de financement des collectivités publiques. Elle préconise l’abandon du soutien financier au domaine de La Braye, porté à bout de bras par le soutien communal, le maintien et la diversification des domaines de La Videmanette et de La Lécherette – Les Mosses et souligne la nécessité de concentrer le soutien des pouvoirs publics à l’adaptation structurelle de l’économie touristique.

Les discussions intercommunales sur les remontées mécaniques n’ont pas été relancées suite à la décision du Conseil d’Etat de ne pas soutenir le projet de réhabilitation des Monts-Chevreuils présenté dans le cadre du projet Alpes vaudoises 2020. Le contexte aurait été propice à ce que les communes du Pays-d’Enhaut reprennent dès lors une réflexion sérieuse sur la stratégie à adopter en matière de remontées mécaniques régionales.

Désireuse de conserver ses remontées mécaniques, mais consciente de sa situation précaire, la société Télé-Château-d’Oex SA, TCO SA, a effectué un travail remarquable pour présenter son projet Edelweiss Paradise. Celui-ci tient compte des rénovations nécessaires au renouvellement de l’autorisation d’exploiter, qui échoit en été 2018, et propose la création de nouvelles infrastructures permettant la diversification du site pour les 4 saisons. Son plan de financement prévoyait un soutien maximal de la part du canton, bien que ce projet ne figure pas dans la liste retenue par le Conseil d’Etat dans le cadre d’Alpes vaudoises 2020. Ce type de demande devant obtenir l’aval de la région de nombreuses discussions ont eu lieu dans le cadre de Pays-d’Enhaut Région et il s’est avéré nécessaire que la réflexion soit reprise au niveau régional dans le but, notamment, de définir une stratégie claire au niveau des remontées mécaniques au Pays-d’Enhaut. Ainsi un financement a été demandé, et accordé, pour l’étude de TCO SA d’une première phase du projet, intitulée TCO 2038, centrée sur les possibilités d’optimisation de l’axe principal de La Braye. Il a été décidé de constituer en parallèle un groupe de travail inter municipal chargé de préparer un document de synthèse relatif à l’orientation souhaitée des remontées mécaniques (4 saisons) et du tourisme hivernal à l’échelle du Pays-d’Enhaut.

Entre décembre 2016 et mai 2017 ce groupe de travail a passé en revue tous les domaines skiables de la région (La Braye, La Videmanette, La Lécherette-Les Mosses, Les Monts Chevreuils, avec les différentes variantes proposées pour certains d’entre eux) et a analysé différents scénarii d’évolution, sur la base d’une demi-douzaine de critères préalablement définis. Il a fondé son analyse sur la connaissance des dossiers de ses membres, sur les nombreux documents de référence et études existants, et sur des entretiens avec des représentants de chacune des entités concernées. Il a par ailleurs attendu la présentation des résultats de l’étude TCO 2038 avant de finaliser son rapport.

Tout d’abord le groupe de travail souligne l’évolution très inquiétante du contexte auquel les domaines skiables et les remontées mécaniques doivent faire face en général : dérèglement climatique, franc fort, multiplication des offres de loisirs concurrentes et changement des habitudes de la clientèle, etc… Cela se traduit par une baisse significative de la fréquentation (diminution de 27% des premières entrées entre 2003 et 2015 en Suisse) et ses conséquences sur la santé financière de très nombreuses sociétés de remontées mécaniques. Le problème est encore accru pour les installations de nos régions de moyenne montagne, proches les unes des autres et ne disposant pas des ressources nécessaires (altitude, finances, etc) pour maintenir leur rang dans la course à l’investissement actuelle.

Après analyse de tous les scenarii, le groupe de travail a unanimement conclu qu’il n’est plus raisonnable de vouloir maintenir dans sa totalité une infrastructure de remontées mécaniques qui ne répond plus à l’évolution du marché, et qu’il ne serait d’ailleurs plus même possible de l’assumer compte tenu des situations financières de nos communes.

Concernant la Braye, le groupe de travail a constaté que l’exploitation de l’axe principal engendrerait des coûts qui ne peuvent plus être assumés par la Commune de Château-d’Oex, malgré les économies significatives proposées par le consultant. D’autre part, les propositions de diversification du site n’ont pas permis de convaincre le groupe de travail, des doutes subsistant quant à la fréquentation et, de fait, à la capacité d’autofinancement de l’exploitation. Par conséquent le groupe a conclu que ce projet ne peut objectivement pas faire l’objet d’un soutien des autorités politiques communales et régionales.

Les conclusions du groupe inter municipal se résument par les grandes orientations données par les communes comme cadre pour l’évolution des remontées mécaniques au Pays-d’Enhaut :

Infrastructures de remontées mécaniques/ski :

  • La Videmanette – Eggli (4 saisons)
  • La Lécherette – Les Mosses (hiver)
  • Parc ludique d’apprentissage du ski : en Glacière (Château-d’Oex), à renforcer et développer dans la mesure du possible sur une orientation d’apprentissage de la montagne (4 saisons)

Montagnes à vocation touristique sans installations de remontées mécaniques :

  • Plateau La Lécherette – Les Mosses Pra Cornet (espace nordique ; été – automne à développer)
  • Les Monts-Chevreuils (hiver)
  • La Braye : potentiel 4 saisons à étudier

Le groupe de travail a également souligné la nécessité de poursuivre la réflexion régionale en rapport avec d’autres infrastructures de sports et loisirs dans lesquelles les communes sont impliquées. Il a en outre formulé quelques recommandations relatives à la mobilité et aux priorités à donner pour favoriser la transition de notre économie touristique.

Les bases de ce rapport ont été présentées à l’ensemble des exécutifs communaux du Pays-d’Enhaut lors d’une séance inter municipalités, le 10 mai 2017. Depuis lors ses conclusions ont été adoptées formellement par chacune des municipalités et le comité de Pays-d’Enhaut Région.

Sans minimiser les difficultés que cette reconversion ne manquera pas de provoquer, notamment pour certains commerces, le  groupe de travail constate que toutes les remontées mécaniques ne peuvent malheureusement plus être individuellement considérées comme la colonne vertébrale de l’économie touristique de la région (seuls 21% des résidents secondaires du Pays-d’Enhaut vont par exemple plus de deux fois par saison d’hiver à la Braye, 21% à La Lécherette, 36% à la Videmanette, et 42% à Gstaad). Conscient que ces orientations directrices, totalement convergentes avec la décision de la Commune de Château-d’Oex d’arrêter son soutien financier à TéléChâteau-d’Oex SA, ne manqueront pas de créer un petit séisme dans la région, le groupe de travail est persuadé qu’il faut désormais que le Pays-d’Enhaut soit uni et propose rapidement des alternatives au ski. Il est convaincu qu’il est temps de prendre ce virage et que le Pays-d’Enhaut dispose de très nombreuses autres ressources à valoriser, conformément à la vision touristique régionale adoptée sous l’égide de Pays-d’Enhaut Tourisme : « proposer les meilleures expériences authentiques quatre saisons, dans une vallée de montagnes préservées ».

Renseignements :

  • Monsieur Jean-Pierre Neff, 079 607 57 49, jean-pierre.neff@bluewin.ch
    Syndic de Rossinière, membre du groupe de travail intermunicipal sur les remontées mécaniques, vice-président de Pays-d’Enhaut Région

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